SLOOOOOOOOOVAAAAAAAAAKKKKKK !!!!!

 

 

« Vampire Assassin » ce terme raisonne dans ma tête comme une aberration filmique, comme une œuvre qui n’aurait jamais dû voir le jour, un assemblage de clichés et un véritable plagiat d’un métrage qui n’avait rien de bien transcendantal : « Blade ». Que de dire de ce pur produit des « direct to vidéo » qui commencent à envahir, en plus des vidéo club, les chaines de la TNT ? Enormément de choses en vérité, tant son contenu est riche en non sens, stupidité et autre scénario abracadabrantesque… Il s’agit avant tout de l’œuvre d’un seul homme ; acteur au charisme de poulpe, réalisateur qui n’a rien à envier aux meilleurs épisodes des powers rangers (soyez patient, vous saurez pourquoi), producteur au budget de smicard, scénariste (le mot est fort) qui n’a fait que lire le pitch du film de Wesley Snipes pour en retirer la quintessence, cet homme est grand !

http://www.youtube.com/watch?v=WYMnkwvGY4Y&feature=related

 

Pour être tout à fait franc, c’est la critique de Nanarland qui m’a poussé à acheter ce film sur internet, à le faire venir tout droit d’un entrepôt [ce mot possède désormais une signification toute particulière pour moi, et vous allez comprendre pourquoi] américain jusque dans ma chambre pour que je puisse le contempler aux côtés d’amis eux aussi déstabiliser par le manque total de… tout en fait. Après l’avoir commandé pour la modique somme de 20$ et reçu en moins de temps qu’il n’en faut pour me contenter, nous l’avons regardé un magnifique lundi soir d’hiver sur un écran d’ordinateur (la zone américaine ne passant sur aucun lecteur dvd), avachies sur un canapé nous avons contemplé ce nanar flamboyant. L’histoire d’un policier Derek Washington, joué par Ron Hall, qui après avoir été confronté à des vampires décide de démissionner pour mieux les combattre. Dans sa quête il sera aider par une journaliste, inutile et accessoirement spécialiste des phénomènes paranormaux, ainsi que d’un vieux maitre d’art martial chinois, sorte de Miyagi dans « Karaté kid » qui aurait un peu trop mangé et possèderait surtout une forte propension à en faire des caisses. Non, nous ne sommes absolument pas dans le cliché du vieux maître qui guide l’élève afin qui qu’il puisse défaire les forces du mal ! À noter que les scènes d’apprentissage qui interviennent à chaque fois que le héros se fait dérouiller par des sbires de Slovak, c’est à dire tout le temps, sont magnifiées par le cabotinage de Gerald Okamura qui à grands renforts de bruits guturaux et de cris stridents essaie de déstabiliser son protégé, nous laissant sans voix devant son jeu d’ « acteur » (encore un terme à mettre entre parenthèse)…

La scène d’introduction n’est que le préambule d’une longue apogée nanarde. En effet, tout dans ce film est nul, il n’y a pas d’autre mot. Mais revenons en à la première « scène », je le mets entre guillemet tant il est difficile de qualifier cette chose, qui nous permet d’admirer les talents de Slovak, chasseur de vampire bien flippant qui tue des figurants dentus très inspirés, voir trop ! Alors qu’une voix off nous décrit la personnalité sanguinaire et presque vampirisante du futur méchant, nous le voyons déambuler dans un square miteux ou un banc et des chaises se battent en duel, comme si la « scène », je ne m’y ferais pas, avait été tourné dans le jardin d’un des acteurs. Une église sombre, puis un éclair digne d’un apprenti infographiste, et des gens costumés qui sortent tout droit de la gay pride, enfin des vampires quoi,  débarquent de nulle part ; tiraillés entre l’envie de mordre ce délicieux humain et celle de déguerpir au plus vite tant son aspect de quinquagénaire bien tassé et son lifting du visage filerait la trouille à Terminator lui même. Ils courent, se cachent derrière le fameux banc en pierre ou alors, au contraire, tentent de faire face, je dis bien tentent, à un chasseur de vampire aussi expert en combat à mains nues que je le suis en gymnastique… Et lorsqu’un des figurants effectue un saut, après avoir pris appuie sur un trampoline (ce qui est très courant chez les powers rangers par exemple),  il effectue une réception des plus minables puisque ses cheveux, enfin la perruque blanche qu’il porte, se dresse sur sa tête à la manière d’un Doc dans retour vers le futur. Mais énorme rebondissement, alors que l’on pensait les vampires ridiculisés, l’un d’eux parvient à mordre notre bon Slovak, ce qui entraine chez lui une transformation instantanée en être suceur de sang, sans remord aucun de son ancienne condition.

La suite est du même acabit, voir pire, puisque notre bien aimé Ron Hall apparaît : chauve, grassouillet, moustachu. Ce Wesley Snipes en carton pate n’est pas charismatique pour un sous, se bat comme un manche à balai, statique comme tous les combattants de ce film. En vérité, il a fallu attendre le dernier tiers du film pour voir enfin un mouvement de caméra lors d’un combat, une véritable révélation pour mon cerveau lobotomisé. Je ne peux pas réellement vous décrire ma surprise lorsque je me suis rendu compte de cela, chaque « scène de combat »  est tournée devant une caméra statique, les gros plans sont inexistants (bien qu’omniprésent dans le reste du métrage), les effets de styles bannis de la réalisation et enfin la chorégraphie des combats est d’une mollesse… C’était presque merveilleux de se rendre compte de cela, en même temps que ça nous prouvait un peu plus que nous avions été véritablement hypnotisés par ce film raté de bout en bout.

Les incongruités sont légions dans ce film, je vais tenter de vous en donner un bref aperçu afin que vous puissiez vous aussi partager un de peu de ce bonheur que procure « Vampire Assassin ». Il y a d’abord ce triple zoom sur chaque bâtiment où va se dérouler l’histoire, c’est à dire une maison (celle de Gerald Okamura, ou devais-je dire Maitre Miyagi du pauvre), un entrepôt où se réunissent les méchants, un commissariat qui est en fait l’entrepôt, et un bar qui fait aussi entrepôt… Autant vous le dire tout de suite la moitié… les trois quart… la totalité du film se passe dans ce merveilleux entrepôt ! On sait désormais où est passé tout le budget ! Bénis soit la crise immobilière ! Mais revenons en à nos triples zooms, tout le monde connaît le squètch des inconnus, sur les powers rangers justement, rappelez vous alors le moment où la caméra enchaine les zooms sur le pauvre Didier Bourdon, alias « force bleu », et la nausée que cela entraine chez lui. C’est exactement le même sentiment qui nous emplis lorsque pour la dixième fois le réalisateur emploie ce procédé dans le film. Les maux de ventre n’étant pas déclenché directement par cet effet, mais bien par les crampes aux abdominaux tant cela nous a fait rire.

http://www.youtube.com/watch?v=mRmKrlRvh5c&NR=1

Je me permets aussi d’ajouter le moment, que vous pouvez voir en lien, où  Ron Hall bénit de l’eau à distance pour la balancer à la face de son adversaire et la scène proprement surréaliste qui s’ensuit, avec des forces de police qui préfère fuir plutôt que d’essayer de protéger une des leurs. Autre stupidité, un sniper qui en pleine nuit porte des lunettes de soleil, il devait surement être italien, ça se fait beaucoup là bas. Je ne peux m’empêcher de parler de ce moment d’anthologie où, alors que nous sombrions dans la démence, un des amis de Derek Washington lui : « Le maitre t’attend, rejoins nous à l’étage supérieur ». Et quelques instant plus tard Pierre me fait cette remarque qui restera à jamais gravée dans ma mémoire : « Hé mais attend, il avait pas dit qu’il devait les rejoindre à l’étage, alors POURQUOI il descend des escaliers pour les retrouver ! » Inutile de vous dire qu’un long fou rire a suivi cette remarque ô combien pertinente.

Il y a un grand nombre de stupidités que j’ai passé sous silence, volontairement car j’aurais pu en faire dix pages et que cela révèlerait un peu la fin, et quel fin ! Je vous préciserais juste que ce film se place directement dans la catégorie « nanar », qu’il n’est en aucun cas volontaire, malgré tout les : «  c’est pas possible, ils doivent le faire exprès, ça ne peut pas être vrai ! » que m’ont assénés mes camarades. NON tout cela n’est pas voulu, comme le prouve l’interview qu’a donné Ron Hall où il explique y avoir mis tout son cœur et ne déplore que le manque de moyen, tu m’étonnes ! J’ai le dvd, si cela intéresse  quelqu’un qu’il me le fasse savoir, c’est avec un grand plaisir que je lui prêterais ce bijou de série Z !

Et surtout n’oubliez pas : SLOOOOOOOOVAAAAAAAAAAKKKKKKKKK !!!!!