Lundi 4 octobre 2010 à 1:39

http://kent.cowblog.fr/images/praguetransport.jpg
  Me voilà donc à Prague, dans un pays que je ne connais pas, avec des gens que je n'ai jamais vu auparavant ! Je suis arrivé le 15 septembre, un mercredi, par avion. Les adieux n'ont pas été aussi déchirant que ce que j'avais pu prévoir. Je m'attendais à pleurer à chaude larme, à ne pas vouloir partir, à tout faire pour embarquer au dernier moment, repousser l'échéance quoi, encore une fois. Mais non, c'était d'ailleurs mon avion qui était affiché en retard, pour finalement partir quasiment à l'heure. Je n'ai pas vraiment eu le temps de dire au revoir à mes parents et à Fred, venu lui aussi. J'ai serré mes parents dans mes bras, je les ai embrassé fort, en leur promettant de ne pas faire trop de bêtise, comme toute personne normalement constituée le ferait. Bien sur cela a été plutôt difficile, je n'ai pas l'habitude de partir aussi longtemps loin de chez moi, loin de mon lit et de mon cocon. Mais il faut bien avancer un peu et si je ne fais pas un grand pas, j'en aurai déjà fait un petit, à mon échelle, celle du branleur/casanier.

  J'ai vécu deux nuits à l'hôtel, la journée je ne faisais pas grand chose. Quelques balades, la découverte du métro et de certaines places, le tout le ventre vide. Je dois vous avouer que depuis que je suis arrivé je ne mange qu'une fois par jour, rarement plus et souvent tardivement! Je ne sais pas si c'est parce que je veux absolument perdre du poids ici, ne pas être ce que j'ai été précédemment ou du moins ne pas le redevenir. Le jour de mon arrivée, j'ai décidé de manger typique, d'emblée ! Je suis allé chez Mc do... Au métro Pavlova, sur la ligne rouge, et j'ai englouti ce que je prends habituellement lorsque je vais chez eux, c'est à dire un menu big mac et un cheesburger en plus. Pas un truc de gros porc, mais pas super équilibré non plus. Je crois d'ailleurs que ce premier repas a été l'élémenent déclencheur de ce décalage. M'enfin... Après ce festin je suis rentré, me suis acheté un petit peu d'alcool, ai vidé le mini bar puis me suis matté Kick Ass. Très bon film au passage. Après quelques épisodes de scrubs, je me suis écroulé, en me disant que ça y est, j'y étais, et pour longtemps !

  Le deuxième jour n'a pas été si différent, peut être plus inactif. J'ai vite fait tourné dans le quartier, essayer de repérer deux trois trucs, afin de savoir où je devais aller, pour la fac, le dortoir et tout le tintouin. Globalement ce fut un échec, n'arrivant pas à trouver les immeubles ou ayant la flemme de bouger jusqu'à mon campus situé dans le sud est de la ville. Après une victoire bien méritée de Paris contre le Fc Séville regarder en streaming de ma chambre d'hotel, je me suis une fois de plus effondré dans ma chambre, ne laissant pas le temps à la nostalgie ou à la tristesse d'envahir mon esprit. Le lendemain le réveil fut quelque peu matinal, si on le compare aux habitudes que j'avais prises durant ces vacances, aux alentours de dix et demi. Le temps de prendre une douche, de ranger l'appart et les quelques affaires que j'avais réussies à éparpiller durant le court laps de temps de ma présence, et me voilà prêt à payer. Petit hic, et pas des moindres, comme je vous l'avais dit précedemment j'avais vidé le mini bar le premier soir, le deuxième aussi et ainsi que le matin du troisième jour. Pourquoi me direz vous? Tout simplement parce que je suis un touriste que je ne savais pas qu'il fallait payer pour cela. Oui je sais on peut dire que c'est la honte, et ça l'est un peu il faut le reconnaitre, mais bon au moins j'avais de quoi prévenir à mes futurs besoins, en cas d'ultime recours.

  M'enfin, une fois la note réglée et la honte passée, me voilà dans un taxi, en route pour ce qui risque d'être ma résidence pour les neufs prochains mois. Manque de chance, le chauffeur ne connait pas l'endroit et se perd quelque peu dans Hostivàr (le quartier où se trouve le campus). Je dois vous admettre que la résidence est desservie à la fois par deux trames, mais accessible par le métro puis le bus. Mais bon j'avais la flemme de me trimballer une nouvelle fois mes valises dans les transports en commun, va donc pour le taxi. Après moult détours et quelques tentatives de discussions avec le chauffeur, qui soit dit en passant ne parlait pas anglais comme beaucoup de personnes (mais pas toutes !), j'arrivais à Nadrazi Hostivàr, la résidence universitaire.

See You Space Cowboy, Someday, Somewhere...

Vendredi 1er octobre 2010 à 20:56

    Bon au début je voulais raconter cette aventure sur un nouveau blog, histoire de tout mettre à zéro. Et puis j'ai eu la flemme, de tout recommencer, les habillages, le nom à trouver et j'ai surtout trouver une bonne excuse.  En fin de compte cette nouvelle aventure n'est pas une page blanche, bien au contraire, elle découle de tout ce qui a pu se passer avant, et dans un sens ce blog est un témoin privilégié de ces premières années. Alors j'ai décidé de ne pas le renier, et de m'atteler à le faire revivre pour une année de plus. Alors certes ce blog est connu par certains, mais je me dois tout de même de faire une petite présentation, afin de clarifier les choses et de cerner un peu un personnage que vous découvrirez au fil de l'année.
 
  Pour tout vous dire, je suis à l'origine quelqu'un d'extrêmement casanier, qui adore son petit confort, bien assisté par ses parents, et qui par dessus tout déteste le changement. Un peu comme le concierge dans Scrubs, à la fin de la saison 8, lorsque JD s'en va et qu'un à un les autres personnages prennent des décisions importantes. Je ne suis pas toujours très aimable, et il m'arrive d'être drôle. Contrairement à lui, ma non amabilité n'est pas volontaire, j'ai souvent tendance à parler avant de réfléchir ainsi qu'à trop réfléchir et à ne jamais agir.

  Comment une personne comme cela peut donc se retrouver un an à Prague, en M1 d'histoire qui plus est? Il s'agit d'une histoire banale en réalité ; je commençais à être de moins en moins satisfait par mon petit confort, j'avais envie de voir autre chose, mais pas en France. Jennifer, une amie et camarade de classe, avait prévu depuis longtemps de partir en Erasmus, son principal souhait étant de rejoindre Londres avec une des deux facultés avec lesquelles Nanterre avait un accord. Je me suis laissé entraîné bon an mal an, par Jennifer pour une raison bien simple, je ne savais pas quoi faire à la fin de ma licence ! Comme en fin de seconde pour choisir ma section, comme en fin de terminal où je savais où je ne voulais surtout pas partir (les écoles de commerces). Je me retrouvais donc en mars ou avril, à la croisée des chemins, sans carte ni boussole. La grosse galère en somme. Heureusement donc, Jennifer m'a pris par la main et pré-mâché le travail. Parfois il m'arrive d'être un gros bébé.

  J'arrivais ainsi à la fin de ma licence Humanités -Non ce n'est pas de l'humanitaire !!!- à base de littérature, de philosophie, d'histoire et de langues [ancienne (grec) et vivante (anglais]. En troisième année je m'étais spécialisé en histoire, assez naturellement. Cette matière m'a toujours passionnée, mais le niveau à la fac n'est pas le même que celui au lycée, loin de là. Je suis tantôt bon, tantôt moins, selon les sujets et l'intérêt que je leur porte. Car voilà bien le centre du problème : je suis un gros branleur. Je ne fais pas ce qui peut être remis au lendemain et ainsi de suite jusqu'à ce que le lendemain soit dans six heures et que je me doive de travailler durant toute la nuit afin de rendre mon devoir à temps.

  Néanmoins en trois ans de licence, je n'ai dû rendre que trois ou quatre devoirs en retard, ce qui est déjà trop j'en conviens. Je ne peux pas travailler autrement que dans l'urgence, je suis fait ainsi, ce n'est pas pour autant que mes devoirs sont d'une piètre qualité, même lorsque j'ai le désir profond d'expédier ma copie et d'aller me coucher, je continue tout de même jusqu'à ce que je considère avoir suffisamment explorer le sujet ou le texte. Parfois en vain, parfois avec succès.

  Mais revenons en à mon parcours du combattant, puisque ce fut le cas, qui devait me mener à Prague, par Erasmus. Après plusieurs réunions avec notre professeur coordinateur, nous mîmes un projet éducatif en place, comme pour n'importe quel dossier de candidature. Prague n'était pas mon premier choix. En effet, j'avais d'abord choisit la faculté de Durham au Royaume-Uni, le programme avait l'air intéressant et j'aimais beaucoup le cadre de l'université. En plein milieu du cottage anglais, avec un mélange entre tradition (anglaise) et modernité. Malheureusement les informations que mon coordinateur m'avait donnée, s'était révélée fausse, puisque Nanterre n'avait plus d'accord avec eux. Nous arrivions donc à notre deuxième choix, un choix des plus exotiques, puisque je voulais rejoindre les Amériques, le Canada et Calgary plus précisément. Mais une fois encore le destin me jouait un mauvais tour ! Peut être devrais-je dire que je m'étais moi même joué ce mauvais tour.... En effet, les inscriptions pour cette faculté, fermaient en décembre. Or comme je vous l'ai dit précédemment, lorsque je m'y suis pris, nous étions déjà à la mi avril, quelque chose comme ça. Il ne restait donc plus que Prague, mon troisième choix.

 

 La suite pour plus tard ! Tcho.


Samedi 6 février 2010 à 1:45

SLOOOOOOOOOVAAAAAAAAAKKKKKK !!!!!

 

 

« Vampire Assassin » ce terme raisonne dans ma tête comme une aberration filmique, comme une œuvre qui n’aurait jamais dû voir le jour, un assemblage de clichés et un véritable plagiat d’un métrage qui n’avait rien de bien transcendantal : « Blade ». Que de dire de ce pur produit des « direct to vidéo » qui commencent à envahir, en plus des vidéo club, les chaines de la TNT ? Enormément de choses en vérité, tant son contenu est riche en non sens, stupidité et autre scénario abracadabrantesque… Il s’agit avant tout de l’œuvre d’un seul homme ; acteur au charisme de poulpe, réalisateur qui n’a rien à envier aux meilleurs épisodes des powers rangers (soyez patient, vous saurez pourquoi), producteur au budget de smicard, scénariste (le mot est fort) qui n’a fait que lire le pitch du film de Wesley Snipes pour en retirer la quintessence, cet homme est grand !

http://www.youtube.com/watch?v=WYMnkwvGY4Y&feature=related

 

Pour être tout à fait franc, c’est la critique de Nanarland qui m’a poussé à acheter ce film sur internet, à le faire venir tout droit d’un entrepôt [ce mot possède désormais une signification toute particulière pour moi, et vous allez comprendre pourquoi] américain jusque dans ma chambre pour que je puisse le contempler aux côtés d’amis eux aussi déstabiliser par le manque total de… tout en fait. Après l’avoir commandé pour la modique somme de 20$ et reçu en moins de temps qu’il n’en faut pour me contenter, nous l’avons regardé un magnifique lundi soir d’hiver sur un écran d’ordinateur (la zone américaine ne passant sur aucun lecteur dvd), avachies sur un canapé nous avons contemplé ce nanar flamboyant. L’histoire d’un policier Derek Washington, joué par Ron Hall, qui après avoir été confronté à des vampires décide de démissionner pour mieux les combattre. Dans sa quête il sera aider par une journaliste, inutile et accessoirement spécialiste des phénomènes paranormaux, ainsi que d’un vieux maitre d’art martial chinois, sorte de Miyagi dans « Karaté kid » qui aurait un peu trop mangé et possèderait surtout une forte propension à en faire des caisses. Non, nous ne sommes absolument pas dans le cliché du vieux maître qui guide l’élève afin qui qu’il puisse défaire les forces du mal ! À noter que les scènes d’apprentissage qui interviennent à chaque fois que le héros se fait dérouiller par des sbires de Slovak, c’est à dire tout le temps, sont magnifiées par le cabotinage de Gerald Okamura qui à grands renforts de bruits guturaux et de cris stridents essaie de déstabiliser son protégé, nous laissant sans voix devant son jeu d’ « acteur » (encore un terme à mettre entre parenthèse)…

La scène d’introduction n’est que le préambule d’une longue apogée nanarde. En effet, tout dans ce film est nul, il n’y a pas d’autre mot. Mais revenons en à la première « scène », je le mets entre guillemet tant il est difficile de qualifier cette chose, qui nous permet d’admirer les talents de Slovak, chasseur de vampire bien flippant qui tue des figurants dentus très inspirés, voir trop ! Alors qu’une voix off nous décrit la personnalité sanguinaire et presque vampirisante du futur méchant, nous le voyons déambuler dans un square miteux ou un banc et des chaises se battent en duel, comme si la « scène », je ne m’y ferais pas, avait été tourné dans le jardin d’un des acteurs. Une église sombre, puis un éclair digne d’un apprenti infographiste, et des gens costumés qui sortent tout droit de la gay pride, enfin des vampires quoi,  débarquent de nulle part ; tiraillés entre l’envie de mordre ce délicieux humain et celle de déguerpir au plus vite tant son aspect de quinquagénaire bien tassé et son lifting du visage filerait la trouille à Terminator lui même. Ils courent, se cachent derrière le fameux banc en pierre ou alors, au contraire, tentent de faire face, je dis bien tentent, à un chasseur de vampire aussi expert en combat à mains nues que je le suis en gymnastique… Et lorsqu’un des figurants effectue un saut, après avoir pris appuie sur un trampoline (ce qui est très courant chez les powers rangers par exemple),  il effectue une réception des plus minables puisque ses cheveux, enfin la perruque blanche qu’il porte, se dresse sur sa tête à la manière d’un Doc dans retour vers le futur. Mais énorme rebondissement, alors que l’on pensait les vampires ridiculisés, l’un d’eux parvient à mordre notre bon Slovak, ce qui entraine chez lui une transformation instantanée en être suceur de sang, sans remord aucun de son ancienne condition.

La suite est du même acabit, voir pire, puisque notre bien aimé Ron Hall apparaît : chauve, grassouillet, moustachu. Ce Wesley Snipes en carton pate n’est pas charismatique pour un sous, se bat comme un manche à balai, statique comme tous les combattants de ce film. En vérité, il a fallu attendre le dernier tiers du film pour voir enfin un mouvement de caméra lors d’un combat, une véritable révélation pour mon cerveau lobotomisé. Je ne peux pas réellement vous décrire ma surprise lorsque je me suis rendu compte de cela, chaque « scène de combat »  est tournée devant une caméra statique, les gros plans sont inexistants (bien qu’omniprésent dans le reste du métrage), les effets de styles bannis de la réalisation et enfin la chorégraphie des combats est d’une mollesse… C’était presque merveilleux de se rendre compte de cela, en même temps que ça nous prouvait un peu plus que nous avions été véritablement hypnotisés par ce film raté de bout en bout.

Les incongruités sont légions dans ce film, je vais tenter de vous en donner un bref aperçu afin que vous puissiez vous aussi partager un de peu de ce bonheur que procure « Vampire Assassin ». Il y a d’abord ce triple zoom sur chaque bâtiment où va se dérouler l’histoire, c’est à dire une maison (celle de Gerald Okamura, ou devais-je dire Maitre Miyagi du pauvre), un entrepôt où se réunissent les méchants, un commissariat qui est en fait l’entrepôt, et un bar qui fait aussi entrepôt… Autant vous le dire tout de suite la moitié… les trois quart… la totalité du film se passe dans ce merveilleux entrepôt ! On sait désormais où est passé tout le budget ! Bénis soit la crise immobilière ! Mais revenons en à nos triples zooms, tout le monde connaît le squètch des inconnus, sur les powers rangers justement, rappelez vous alors le moment où la caméra enchaine les zooms sur le pauvre Didier Bourdon, alias « force bleu », et la nausée que cela entraine chez lui. C’est exactement le même sentiment qui nous emplis lorsque pour la dixième fois le réalisateur emploie ce procédé dans le film. Les maux de ventre n’étant pas déclenché directement par cet effet, mais bien par les crampes aux abdominaux tant cela nous a fait rire.

http://www.youtube.com/watch?v=mRmKrlRvh5c&NR=1

Je me permets aussi d’ajouter le moment, que vous pouvez voir en lien, où  Ron Hall bénit de l’eau à distance pour la balancer à la face de son adversaire et la scène proprement surréaliste qui s’ensuit, avec des forces de police qui préfère fuir plutôt que d’essayer de protéger une des leurs. Autre stupidité, un sniper qui en pleine nuit porte des lunettes de soleil, il devait surement être italien, ça se fait beaucoup là bas. Je ne peux m’empêcher de parler de ce moment d’anthologie où, alors que nous sombrions dans la démence, un des amis de Derek Washington lui : « Le maitre t’attend, rejoins nous à l’étage supérieur ». Et quelques instant plus tard Pierre me fait cette remarque qui restera à jamais gravée dans ma mémoire : « Hé mais attend, il avait pas dit qu’il devait les rejoindre à l’étage, alors POURQUOI il descend des escaliers pour les retrouver ! » Inutile de vous dire qu’un long fou rire a suivi cette remarque ô combien pertinente.

Il y a un grand nombre de stupidités que j’ai passé sous silence, volontairement car j’aurais pu en faire dix pages et que cela révèlerait un peu la fin, et quel fin ! Je vous préciserais juste que ce film se place directement dans la catégorie « nanar », qu’il n’est en aucun cas volontaire, malgré tout les : «  c’est pas possible, ils doivent le faire exprès, ça ne peut pas être vrai ! » que m’ont assénés mes camarades. NON tout cela n’est pas voulu, comme le prouve l’interview qu’a donné Ron Hall où il explique y avoir mis tout son cœur et ne déplore que le manque de moyen, tu m’étonnes ! J’ai le dvd, si cela intéresse  quelqu’un qu’il me le fasse savoir, c’est avec un grand plaisir que je lui prêterais ce bijou de série Z !

Et surtout n’oubliez pas : SLOOOOOOOOVAAAAAAAAAAKKKKKKKKK !!!!!

 

Vendredi 18 décembre 2009 à 1:43

Sacré nom de dieu, dans quelle merde suis je en cette veille de vacance? Je suis incapable, comme à l'accoutumée de finir ce que je commence. Comme une mauvaise rengaine, je n'arrive pas à saisir la force qui devrait me pousser à aller plus loin, à persévérer, pour mieux m'écrouler sur cette terre dure et froide de début d'hiver. J'aime la neige et ce qu'elle entraine autour de moi, cet air glacé qui s'empare de chacun de nous. Ralentissant nos mouvements, nos actes, nos aspirations, nous laissant ternes sans idées. Je n'avance pas, je suis toujours bloqué par une incompressible envie d'immobilisme, me gargarisant de mes éches successifs, incapable d'être honnête et de tirer des traits définitifs. Je suis éternellement en retard, à la traine de ce qui devrait être fait. Je jongle entre le moi et le nous, sans raison valable, me comparant à des individus qui me ressemblent malheureusement. Je vais m'arrêter là pour mieux finir mon commentaire sur Hermaphrodite et sa métamorphose. Pauvre Salmacis, comme je te ressemble.

Dimanche 4 octobre 2009 à 16:36

  Je suis hôte de caisse depuis plus d'un an maintenant, ou comme la populace tend à me le rappeler ; caissier. Beau métier que celui ci, qui te fait travailler lorsque les autres se reposent, qui te fait supporter le stress et les frustrations de tes congénères à longueur de journée. Les considérations sociologiques, très peu pour moi, il y a des cons partout, qu'ls soient riches ou pauvres, beaufs ou distingués, il y aura toujours quelqu'un pour te faire chier, pour te reprocher tout ce qu'il n'a pas pu reprocher à son patron, à son conjoint, à ses amis et la liste est encore longue.

     L'énorme différence entre mon travail et celui des autres vendeurs, est assez simple ; Les gens viennent au super marché, car il faut bien acheter la nourriture, c'est un besoin, contrairement à tout ce qui se rapporte aux autres boutiques que vous pouvez trouver dans les centres commerciaux, qui eux sont là pour déclencher le désir et l'envie en vous. On traine plus souvent les pieds pour éxécuter des taches que l'on choisit pas. Et qui doit pâtir de ce constat, nous, les zombies qui sommes derrière une caisse, à voir défiler plus d'argent en une heure que notre salaire du mois. Nous qui n'avons que 3 minutes de pause par heure, compter pour une journée de sept combien il vous faut pour manger...

    Mais le pire n'est pas là, le ce sont les clients, ces satanés clients qui se croient tout permis, qui considèrent que puisqu'ils sont servis, on leur doit tous, qu'ils ont droit de vie et de mort sur nous. Que nous ne sommes que de la merde. Combien de fois des gens ont outrepassé les limites devant moi ou devant un de mes collègues, tout en sachant pertinemment que si l'on répond, nous serons licenciés ou blâmés. Combien de fois ai-je été humilié parce que je refusais d'accéder à leur requête stupide. Alors il y a un moment où l'on arrête d'être sympathique, enjoué, serviable et l'on ne fait plus que répéter inlassablement : "bonjour, vous avez la carte *****, merci, au revoir et bonne soirée" Il s'agit aussi d'un harcèlement morale, lorsqu'un client vous assiège de blagues minables qui ont déjà été faite avant qu'il soit né. Lorsqu'il la refait jusqu'à ce que vous rigoliez. Ou encore celui qui ne supporte pas le fait que vous n'apportiez aucunes réponse à ses critiques répétés sur l'étiquetage des prix et qui vous menace d'aller voir ailleurs. Si vous saviez comme on s'en fout que vous alliez à monoprix !!!!!

    Ne vous étonnez plus désormais lorsque vous verrez des caissiers avec la mine défaite ou l'amabilité d'un mur, mais demandez vous plutôt pourquoi cette attitude. Les caissiers sont le niveau zéro du travail, tout le monde se considérant comme supérieur. Ajoutez à cela une direction qui vous snobe aussi ou vous rabaisse, c'est au choix ; on comprendra mieux pourquoi les effectifs sont si souvent renouvelés. Je suis en contrat étudiant, et je n'imagine même pas la peinibilité du travail de celles et ceux qui sont en 35 heures...
    Heureusement il y a parfois certains habitués qui lancent un "bon courage", un encouragement, le genre de phrase qui pourrait apparaitre comme inutile mais vous réchauffe le coeur, parce que vous savez qu'au moins une personne aujourd'hui vous aura vu comme un être un humain et non pas comme un robot.

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