Malgré cette énième victoire contre les institutions, je reste un homme humble...

    Je ne dirais donc qu'une seule chose : J'ai eu mon code, il parait même que faire 4 fautes c'est pas mal! Bien entendu je dis ça, je ne dis rien. Je dis aussi qu'il y a une superbe disserte de philo qui m'attend... Intitulée: "Peut-on s'opposer au progrès technique?"
Tout de même, l'envie est forte de  vous raconter un petit peu... juste un tout petit peu une après-midi qui n'est drôle que par tous petits instants.

    Ce qu'il faut savoir, c'est qu'auparavant, lors de mes nombreuses et infructueuses séances de code, je n'avais jamais réussi à passer sous la barre fatidique des 5 fautes... Vous n'imaginez donc pas la frustration, le stress qui m'envahissait à l'approche de l'épreuve décisive qui scellerait à jamais ma condition humaine. Allais-je rester invaincu? Brevet, Bac, et tout plein d'autre chose? Ou bien le code allait-il tout faire basculer, tout s'écrouler et m'entraîner dans une spirale auto destructrice qui m'ôterai l'usage du bras droit et une irritation de la fesse gauche (Pourquoi la fesse gauche? C'est une bonne question) ? J'étais donc loin d'avoir le degré de plénitude qui m'aurait permis (A B C ? Poids Lourd?) d'aborder cet examen en toute quiétude...

    Je me souviens même (d'un autre côté c'était juste il y a 3 heures) m'être répété à plusieurs reprises le très classique mais néanmoins convaincant : "JE SUIS TROP NUL, JE VAIS ME FOIRER COMME UNE GROSSE MERDE". Comme je viens de donc de le prouver, j'étais plus que serein et l'approche du centre d'examen se faisait dans une ambiance bonne enfant, avec les écouteurs dans les oreilles, sans décrocher un mot... J'essayais, en quelque sorte de faire croire que j'étais en pleine concentration. Ce qui bien sur était le cas (grand sourire). Une heure à attendre au centre d'examens pour je ne sais quelle raison, je ne sous-entends pas que la fonction publique est déficiente, et nous rentrons enfin dans cette foutu sale décoré avec des bas de bouteilles recyclés, quand je disais que l'administration publique prenait soin de nous, ce n'est pas pour autant qu'il faut utiliser de cette façon les bouteilles recyclés...

    L'examen commence, s'enchaîne une suite de questions à deux choix de réponses (donc relativement facile) et puis ça se complique ici et là... À tel point que j'en viens à repenser la superbe phrase écrite en majuscule dans le paragraphe précédent. Je crois même l'avoir pensé. Sachez le, lorsqu'il neige, je peux mettre mes feux de croisements et les feux de brouillards avant et arrière. Bref, je finis la session, me dit que je l'ai lamentablement raté, ou que du moins je ne l'aurais pas. Sincèrement hein, pas comme les bons élèves! Et puis il appelle mon auto-école, le premier se présente, il n'a fait que 2 fautes. Je vacille à moitié, de surprise qu'un tel abruti puisse arriver aussi loin. C'est ensuite mon tour, je n'arrive pas à lire ce qu'il met sur le papier par contre je l'entends dire : "C'est bon" "-Hein ? de quoi? ça veut dire quoi? D'où? Moi Quentin ? hein?" "-Oui, vous avez fait 4 fautes"

    Et là je lance un bon gros cris de joie dans la salle encore sous le choc, fébrile à l'attente de son verdict... "Ah heu excusez moi" dis-je en redescendant de mon bon de huit mètres. À noter la séquence émotion qui précéda le début de la projection, celle où j'ai dû me moucher dans un silence d'enterrement : "c'est pas moi, non non, ce n'est pas moi, c'est celui avec les mains dans les poches" que je leur ai dit à ses aveugles et sort et muet et tout de tout de tout, je suis content! Allez maintenant 8 heures à plancher sur le progrès technique. Je peux le faire, je peux le faire, je peux le faire !