Mardi 21 décembre 2010 à 19:13

http://kent.cowblog.fr/images/1558431624823304605751000009642803372838961546685n.jpg Bénédicte, Elsan, Ma Doudoune et Moi faisant de la luge à deux heures du matin, derrière Hostivar

   Nous voilà donc à la fin de l'année, pas vraiment celle de mon semestre puisque le peu que d'"exams" que j'ai à passer (4) ne sont qu'en Janvier. Mais à cela il faut aussi ajouter les différents "essays" et autre "papers" à rendre, dont un deux jours après le nouvel an, en même temps qu'un partiel, génial ! Bref, disons que la période est un peu propice au premier bilan avant mon retour en France jeudi.

C'est assez amusant, lorsque j'étais dans le bus je regardais plusieurs personnes d'Hostivar qui étaient en couple et j'ai un peu ressassé ce que moi j'ai vécu ici, les filles que j'ai connu, celle avec qui je suis sorti, ce genre de choses. Au final je me retrouve célibataire à l'aube de la nouvelle année, il n'y a pas de raisons que cela ne change avant mon retour. J'ai été en couple pendant plusieurs semaines avec une slovaque que j'avais rencontré lors des nombreuses soirées que nous avons fait ici, plus particulièrement dans un appartement, c'était sympa, mais sans plus et finalement j'ai préféré arrêté afin d'être honnête avec elle. En fait ce qui marquera le plus cette première partie d'erasmus c'est la rencontre d'une bulgare, la meilleure amie de Julian, une fille vraiment à part, c'est en grande partie à cause d'elle que j'ai rompu avec la slovaque, je ne me sentais pas honnête envers elle alors que je désirais une autre fille. J'ai flirté au début de mon séjour avec elle, mais on ne s'est jamais mis en couple, ce que je regrette amèrement maintenant. Elle part jeudi, le même jour que moi, mais ne reste qu'un semestre et a décidé de retourner chez elle, en Bulgarie pour y passer le mois de Janvier, avant de repartir à Maastricht où elle étudie avec Julian depuis trois ans. Je dois vous avouer que ça m'a foutu le cafard lorsque je l'ai appris, j'avais espéré avoir au moins un mois de plus avec elle, mais malheureusement ce n'est pas possible, une belle petite désillusion.

M'enfin il faut bien passer au delà et espérer que je rencontrerai d'autre personne tout aussi intéressante lors du second semestre. À l'heure actuelle je ne sais pas encore si je vais rester à Hostivar jusqu'à la fin de l'année scolaire, la tentation de l'appartement se fait de plus pressante. Disons que Hostivar présente plusieurs avantages non négligeables, lorsque tu n'as rien à faire tu as juste à aller faire la fête dans un des couloirs, tu as tes amis à portée de main, l'esprit communautaire est vraiment sympa, pour le foot aussi avec le groupe que l'on a crée et les terrains que l'on a trouvé près d'ici. Une fois dans un appartement il sera difficile de se taper tout le trajet jusqu'à Hostivar pour un simple foot. Bon d'un autre côté je sais que je serais prêt à n'importe quoi pour jouer donc bon. L'un des gros avantages de l'appartement c'est que l'on est dans le centre donc beaucoup plus près de tout. C'est une véritable galère à chaque fois que l'on doit rentrer dans la nuit à Hostivar, plus d'une heure, ce qui est franchement relou lorsque tu n'as qu'une envie : celle de retrouver ton lit après une longue nuit. Il y a aussi ma faculté qui est à une heure de mon dortoir, quand je pourrai être à vingt minutes de Jinonice si je suis dans le centre. Bref il y a beaucoup de pour et de contre à peser, je verrais ça dans les prochains jours, lorsque je serais si Norma et Gianluca restent ici où s'ils repartent dans leurs pays respectifs. Ils ont en effet demandé une prolongation de leur séjour, ils ne devaient rester qu'un semestre au début. J'espère sincèrement qu'ils resteront, ce sont de bons amis, avec qui je m'entends bien et puis j'adore regarder des épisodes de "Spaced" avec eux, ils aiment ça, contrairement à mes potes en France ! (Salauds !)

En parlant avec Aude, une française, on s'est rendu compte qu'en fait c'était la première fois que les vacances n'étaient pas si désirables que cela. En effet nous sommes déjà en vacances, alors bien sur il y a les cours, mais ils ne sont pas super difficiles, et depuis que je suis ici je fais la fête assez souvent dans la semaine, je ne me couche jamais avant quatre ou cinq heures du matin, quelque chose de juste impensable en France... Alors bien sur mes amis me manquent, bien sur j'ai aussi envie de faire la fête avec eux, comme lorsque je suis rentré, mais bien évidemment l'ambiance Hostivar n'a rien à voir avec une soirée passé chez ses parents à regarder des séries ou des matchs de foots. Maintenant il faut que je pense aussi à ma famille, ma grand mère me manque, je pense souvent à elle, en me disant que j'ai merdé en ne l'appelant pas lorsque j'étais ici alors que cela ne m'aurait pris que quelques minutes. Mais bon on ne peut pas revenir en arrière et au moins je n'aurai pas raté mes adieux avec elle.

Sinon je vous souhaite de joyeuses fêtes, je ne pense pas que je posterai de nouveau avant mon retour en République Tchèque, déjà que mes articles sont sporadiques ici alors imaginez en France. Encore faudra-t-il que je retourne en France Jeudi puisqu'avec les intempéries, la neige et le froid, je ne sais pas si mon avion sera à même de décoller et surtout d'atterrir à Charles de Gaulle. D'ailleurs ça me fait bien marrer tout le pataquès que l'on voit sur les sites d'informations français, toujours les premiers à se plaindre de la neige et de la nullité des pouvoirs publique. Typiquement français, pour en avoir parler avec mes amis erasmus, on se plaint beaucoup moins dans les autres pays, on essaie juste de faire avec, mais bon que voulez vous, le Français aime râler. Ici il fait -2 se qui est franchement supportable lorsque l'on sait qu'on a eu des -17 récemment, je remercie d'ailleurs chaudement ma doudoune rouge qui m'a bien protégée du froid !

Allez tcho tout le monde...
http://kent.cowblog.fr/images/1547281015009570880530656436030578364943067712n.jpgJulian et moi

http://kent.cowblog.fr/images/7631313929576785031669010899308842313088019n.jpg
De droite à gauche : Alessandro, Julian, Kamil, Ma Doudoune (et moi) et Chuck Norris

Mardi 7 décembre 2010 à 20:45

   Oui je sais, j'ai eu une absence plutôt longue, bien que la majeur partie des gens qui lisent ce blog s'en foutent complètement. J'ai dû revenir en France au début du mois de novembre à cause d'une mauvaise nouvelle. Ma grand mère maternelle est morte le mercredi 10 novembre à 4 heures du matin dans un hopital de Saint Denis. Mon père m'a appelé sur mon portable tchèque aux alentours de minuit alors que j'étais entrain de boire une bière avec des amis dans leur couloir à hostivar. Tout naturellement lorsque j'ai vu le numéro s'afficher ainsi que l'heure, je n'ai pu m'empêcher de penser à toute sorte de chose, bien évidemment ce sont souvent les pires qui s'imposent. Il m'a annoncé que ma grand mère venait de tomber dans le coma, après avoir fait un infarctus à l'hôpital. Depuis plusieurs années elle souffrait de problème de tensions mais jamais quelque chose d'aussi grave, à cause de son surpoid (elle était la mama typique vous savez). Elle avait été admise aux urgences après des difficultés pour se déplacer, les médecins n'ont pas su déceler tout de suite ce qui se passait. En l'occurrence elle avait été victime d'un premier infarctus le lundi, dont elle ne s'était pas aperçu à cause de ses médicaments pour le coeur, puis elle en a fait un deuxième mardi et enfin un troisième vers vingt-trois heures-minuit à l'hôpital, suite à quoi les médecins ont décidés de la mettre dans le coma afin de lui éviter de souffrir.

  J'ai donc eu mon père au téléphone, il m'a expliqué la détresse de la famille, de ma mère, la dignité de mon grand père. Il m'a dit qu'il me rappellerait dans la nuit, en fonction de l'évolution, à ce moment elle était toujours dans sa chambre à recevoir des soins. Puis vers deux heures, nouvel appel, mon père encore qui m'explique qu'il rentre à la maison et que la famille elle reste, que je peux appeler ma mère si je veux. Ce que j'ai fais. C'était vraiment déroutant, de suivre comme ça la mort de ma grand mère par l'intermédiaire d'un téléphone, à mille kilomètre de là, dans ma chambre, pendant que les autres discutaient joyeusement, je n'étais ni proche d'eux ni proche de ma famille, dans un univers parallèle, pendu à ce foutu téléphone et aux mauvaises nouvelles qu'il allait m'apporter. Finalement c'est vers quatre heures du matin qu'elle est morte. Je préfère ce verbe aux autres d'usages tels que : quitter, partir, disparaitre. Il n'y a qu'une seule vérité, elle est morte, n'est pas partie vers d'autre cieux ou un continent de bisounours. Je l'espère sincèrement pourtant, parce qu'elle le méritait, mais je ne crois pas en dieu et encore moins dans les prêches de la religion.

  J'avais une présentation à faire sur la politique russe en Tchétchénie depuis 2000, j'ai donc envoyé un mail à mon prof pour lui dire que je ne serai pas là le vendredi suivant, que je devais rentrer en France pour être avec ma famille et assister aux funérailles. J'ai pris un billet d'avion dans la foulée pour le jeudi à midi et des brouettes. Le soir même j'en ai discuté avec Gianluca dans ma chambre, qui lui aussi avait dû faire face à cela quelques années auparavant. C'était gentil de sa part de rester à mes côtés, même si je ne lui demandais rien. Je n'ai pas pleuré, je ne sais pas même si -attention phrase clichée- j'ai réalisé, honnêtement je pense que oui. Mais le fait de pouvoir lui parler d'elle, lui répondre que non elle n'avait pas eu une belle vie, que oui je l'aimais beaucoup ce genre de chose quoi. Comme dit précédemment elle était la mama, typique, bien en chair, qui nous cuisinait les meilleurs pâtes à la sauce tomate du monde à chaque fois que l'on venait déjeuner chez mes grands parents, les dimanches midi, pour les anniversaires, les fêtes ou simplement pour le plaisir d'être ensemble. J'aimais vraiment ces moments là, et je sais que désormais ils ne sont plus que des souvenirs. C'est triste...

  Le lendemain et malgré tout, je suis allé en cours, la vie ne s'arrête pas, il faut bien continuer à avancer. Je ne dis pas ça en pensant que c'est ce qu'elle aurait voulu, ce genre de phrase est stupide, qu'est-ce qu'on en sait de ce qu'il ou elle aurait voulu, ce qui importe c'est le fait et ce fait est sans appel : elle est morte. J'ai prévenu mes professeurs que je ne serai pas là pendant une semaine, j'ai même dit à mon prof français pourquoi je retournais à Chavenay. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé, peut être que j'en avais besoin. Le soir même c'était l'anniversaire de Marine dans un restaurant, on devait être une douzaine, sans être totalement relaché, je n'ai pas passé une mauvaise soirée, juste une nuit indifférente parmi tant d'autre à suivre.

  Si je devais résumé mon séjour en France je dirais que cela m'a fait beaucoup de bien mais m'a aussi épuisé. Une fatigue mentale bien évidemment mais aussi physique, parce que je voyais mes parents la journée et mes amis le soir. C'était vraiment très étrange, de revenir après un mois et demi quasiment. Même si au fond de moi j'avais l'impression que rien n'avait changé, je me sentais dans un univers parallèle, dans la "réalité", quant Hostivar, Prague, Erasmus, étaient une parenthèse enchantée, sans responsabilité, sans tabou, sans prise de tête. Je n'ai pas pu voir tout le monde, j'ai du faire des choix, parce compte tenu du contexte familiale notamment il ne m'était pas aisé de revoir l'ensemble de mes amis. Je n'ai pas vu Victoria, Mathieu, Hannah.

  Je crois que ce que j'ai le plus apprécie c'est de pouvoir reconduire et pas n'importe quel trajet, celui de chez Pierre à chez moi en passant par Asnières, Sartrouville, Saint Germain en Lay et enfin Chavenay, la musique à fond, le Khalid intenable, la Laure qui s'endort avant la fin, la Jennifer qui gueule sur les chansons. Et puis aussi le trajet de chez Sophie à Chavenay, en passant par Feucherolles en écoutant "We used to wait" avec Charly, les discussions avec Fred. Durant mon retour j'ai fais des centaines de bornes, surement plus de mille et cela en moins d'une semaine. Le fait de rouler, avec mes CD que je retrouvais, mes fameuses compils, les peurs de se faire serrer par les flics, aller chercher laure à Saint ger et faire l'aller ensemble, comme à la belle époque de la fac. Se poser dans le salon de Fred, regarder des bouses à la télé, c'était nécessaire, une piqure de rappel en somme.

  Lorsque je suis parti pour Prague, j'avais dans l'idée de ne revenir que pour Noel, parce que je voulais m'intégrer, me mélanger et inter-argir le plus possible avec toutes ces cultures, plus ou moins de la différentes de la mienne. Au final je ne regrette pas cet allé-retour, il n'a pas été assez long pour influer sur mon comportement ici, en même temps qu'il m'a permis de m'aérer un peu l'esprit, d'évacuer la douleur et la peine, avec ma famille et avec mes amis.

Promis les prochains articles tenteront d'être plus gais !

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