Mardi 7 décembre 2010 à 20:45

   Oui je sais, j'ai eu une absence plutôt longue, bien que la majeur partie des gens qui lisent ce blog s'en foutent complètement. J'ai dû revenir en France au début du mois de novembre à cause d'une mauvaise nouvelle. Ma grand mère maternelle est morte le mercredi 10 novembre à 4 heures du matin dans un hopital de Saint Denis. Mon père m'a appelé sur mon portable tchèque aux alentours de minuit alors que j'étais entrain de boire une bière avec des amis dans leur couloir à hostivar. Tout naturellement lorsque j'ai vu le numéro s'afficher ainsi que l'heure, je n'ai pu m'empêcher de penser à toute sorte de chose, bien évidemment ce sont souvent les pires qui s'imposent. Il m'a annoncé que ma grand mère venait de tomber dans le coma, après avoir fait un infarctus à l'hôpital. Depuis plusieurs années elle souffrait de problème de tensions mais jamais quelque chose d'aussi grave, à cause de son surpoid (elle était la mama typique vous savez). Elle avait été admise aux urgences après des difficultés pour se déplacer, les médecins n'ont pas su déceler tout de suite ce qui se passait. En l'occurrence elle avait été victime d'un premier infarctus le lundi, dont elle ne s'était pas aperçu à cause de ses médicaments pour le coeur, puis elle en a fait un deuxième mardi et enfin un troisième vers vingt-trois heures-minuit à l'hôpital, suite à quoi les médecins ont décidés de la mettre dans le coma afin de lui éviter de souffrir.

  J'ai donc eu mon père au téléphone, il m'a expliqué la détresse de la famille, de ma mère, la dignité de mon grand père. Il m'a dit qu'il me rappellerait dans la nuit, en fonction de l'évolution, à ce moment elle était toujours dans sa chambre à recevoir des soins. Puis vers deux heures, nouvel appel, mon père encore qui m'explique qu'il rentre à la maison et que la famille elle reste, que je peux appeler ma mère si je veux. Ce que j'ai fais. C'était vraiment déroutant, de suivre comme ça la mort de ma grand mère par l'intermédiaire d'un téléphone, à mille kilomètre de là, dans ma chambre, pendant que les autres discutaient joyeusement, je n'étais ni proche d'eux ni proche de ma famille, dans un univers parallèle, pendu à ce foutu téléphone et aux mauvaises nouvelles qu'il allait m'apporter. Finalement c'est vers quatre heures du matin qu'elle est morte. Je préfère ce verbe aux autres d'usages tels que : quitter, partir, disparaitre. Il n'y a qu'une seule vérité, elle est morte, n'est pas partie vers d'autre cieux ou un continent de bisounours. Je l'espère sincèrement pourtant, parce qu'elle le méritait, mais je ne crois pas en dieu et encore moins dans les prêches de la religion.

  J'avais une présentation à faire sur la politique russe en Tchétchénie depuis 2000, j'ai donc envoyé un mail à mon prof pour lui dire que je ne serai pas là le vendredi suivant, que je devais rentrer en France pour être avec ma famille et assister aux funérailles. J'ai pris un billet d'avion dans la foulée pour le jeudi à midi et des brouettes. Le soir même j'en ai discuté avec Gianluca dans ma chambre, qui lui aussi avait dû faire face à cela quelques années auparavant. C'était gentil de sa part de rester à mes côtés, même si je ne lui demandais rien. Je n'ai pas pleuré, je ne sais pas même si -attention phrase clichée- j'ai réalisé, honnêtement je pense que oui. Mais le fait de pouvoir lui parler d'elle, lui répondre que non elle n'avait pas eu une belle vie, que oui je l'aimais beaucoup ce genre de chose quoi. Comme dit précédemment elle était la mama, typique, bien en chair, qui nous cuisinait les meilleurs pâtes à la sauce tomate du monde à chaque fois que l'on venait déjeuner chez mes grands parents, les dimanches midi, pour les anniversaires, les fêtes ou simplement pour le plaisir d'être ensemble. J'aimais vraiment ces moments là, et je sais que désormais ils ne sont plus que des souvenirs. C'est triste...

  Le lendemain et malgré tout, je suis allé en cours, la vie ne s'arrête pas, il faut bien continuer à avancer. Je ne dis pas ça en pensant que c'est ce qu'elle aurait voulu, ce genre de phrase est stupide, qu'est-ce qu'on en sait de ce qu'il ou elle aurait voulu, ce qui importe c'est le fait et ce fait est sans appel : elle est morte. J'ai prévenu mes professeurs que je ne serai pas là pendant une semaine, j'ai même dit à mon prof français pourquoi je retournais à Chavenay. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé, peut être que j'en avais besoin. Le soir même c'était l'anniversaire de Marine dans un restaurant, on devait être une douzaine, sans être totalement relaché, je n'ai pas passé une mauvaise soirée, juste une nuit indifférente parmi tant d'autre à suivre.

  Si je devais résumé mon séjour en France je dirais que cela m'a fait beaucoup de bien mais m'a aussi épuisé. Une fatigue mentale bien évidemment mais aussi physique, parce que je voyais mes parents la journée et mes amis le soir. C'était vraiment très étrange, de revenir après un mois et demi quasiment. Même si au fond de moi j'avais l'impression que rien n'avait changé, je me sentais dans un univers parallèle, dans la "réalité", quant Hostivar, Prague, Erasmus, étaient une parenthèse enchantée, sans responsabilité, sans tabou, sans prise de tête. Je n'ai pas pu voir tout le monde, j'ai du faire des choix, parce compte tenu du contexte familiale notamment il ne m'était pas aisé de revoir l'ensemble de mes amis. Je n'ai pas vu Victoria, Mathieu, Hannah.

  Je crois que ce que j'ai le plus apprécie c'est de pouvoir reconduire et pas n'importe quel trajet, celui de chez Pierre à chez moi en passant par Asnières, Sartrouville, Saint Germain en Lay et enfin Chavenay, la musique à fond, le Khalid intenable, la Laure qui s'endort avant la fin, la Jennifer qui gueule sur les chansons. Et puis aussi le trajet de chez Sophie à Chavenay, en passant par Feucherolles en écoutant "We used to wait" avec Charly, les discussions avec Fred. Durant mon retour j'ai fais des centaines de bornes, surement plus de mille et cela en moins d'une semaine. Le fait de rouler, avec mes CD que je retrouvais, mes fameuses compils, les peurs de se faire serrer par les flics, aller chercher laure à Saint ger et faire l'aller ensemble, comme à la belle époque de la fac. Se poser dans le salon de Fred, regarder des bouses à la télé, c'était nécessaire, une piqure de rappel en somme.

  Lorsque je suis parti pour Prague, j'avais dans l'idée de ne revenir que pour Noel, parce que je voulais m'intégrer, me mélanger et inter-argir le plus possible avec toutes ces cultures, plus ou moins de la différentes de la mienne. Au final je ne regrette pas cet allé-retour, il n'a pas été assez long pour influer sur mon comportement ici, en même temps qu'il m'a permis de m'aérer un peu l'esprit, d'évacuer la douleur et la peine, avec ma famille et avec mes amis.

Promis les prochains articles tenteront d'être plus gais !

Samedi 6 novembre 2010 à 17:09

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J'ai trop longtemps sous estimé The Animals, les cantonnant au seul "House Of the Rising Sun", avant de me faire ouvrir les yeux, ou plutot les oreilles, par Sophie et me pencher un peu plus sur leurs autres chansons. Bref, parenthèse musique refermée, de quoi pourrait-on parler?

Mes parents étaient là cette semaine,  ça fait bizarre de les revoir après un mois et demi. Lorsque j'ai décidé de partir à Prague, je n'avais pas l'intention de revenir en France très souvent, une ou deux fois l'année scolaire et je pense m'y tenir. Le principal motif de cette décision étant tout simplement de rester le plus longtemps possible immergé dans cette atmosphère anglophone mais aussi dans cette autre culture. Et je dois l'avouer, à part quelques moments, quelques rêves étranges, la France ne m'a pas manquée, je me suis intégré plus rapidement que prévu. Et puis mes parents sont arrivés lundi soir et il y a eu une sorte de "revival" de tout ça, la nostalgie peut être bénéfique par instant. Mais par instant seulement, il ne sert à rien de se complaire dans son marasme. Je ne fais que répéter des lieux communs certes, mais voilà bien la vérité.

Bref, ils sont venus, ils ont vu et ils ont apprécié la ville, les tchèques, l'esprit que dégage tout cela. Ils étaient surpris au départ de ne pas voir de mendiants par exemple. Mais Prague n'en est pas exempte, bien au contraire, simplement la différence avec Paris, c'est qu'on ne les voit pas. La plupart du temps, ils ne demande pas d'argent, ne viennent pas jouer de la flûte de pan dans le métro. Ils se contentent de fouiller dans les poubelles, de se balader avec leurs maigres affaires dans les rues, sans demander rien à personnes. Dans mon quartier, à Hostivar, nombreux sont ces sdf auxquels ont ne prête pas attention, mais au détour d'une rue, on les voit déambuler, à la recherche d'un bout de viande à déguster, ou d'un mégot de cigarette suffisamment grand pour être fumé. Ils viennent aussi souvent la nuit, à l'intérieur même de notre campus, prendre de la nourriture dans les frigidaires qui ne sont pas fermés avec un cadenas ou alors piquer des affaires qui sèchent dans les couloirs. J'en ai fait la douloureuse expérience en voyant disparaitre un maillot du Milan AC et une veste de marque.

À vrai dire je les comprends, c'est normal d'essayer de prendre ce que l'on peut là où on le peut. Nous sommes chanceux, c'est donc à nous de faire attention à nos affaires. Désormais notre chambre est fermée la nuit et mes affaires sèchent tant bien que mal sur un fil au dessus de mon lit. La nuit dernière une de mes amies polonaises a été cambriolée alors qu'elle dormait, il a pris son argent et son portable. Le pire c'est que je pense que j'ai vu le mec, puisqu'aux alentours de 4h du matin, alors que je regardais une série sur mon ordinateur, un homme a ouvert la porte de mon appart, nos regards se sont croisés et il a pris la fuite, à peine le temps de me lever et d'aller rouvrir la porte qu'il avait disparu... C'est la deuxième fois que j'en croise, la première étant directement dans le couloir en rentrant de soirée, le mec rodait dans le couloir, toquant aux portes pour de l'argent ou de la nourriture.

Mais revenons en à mes parents, ils sont restés jusqu'à hier (vendredi), on est allé au musée, aux restaurants, on a fait des visites, je leur ai montré notamment un des coins que je préfère à Prague, Vishérad, une sorte d'ancienne fortification au sud de la ville avec un parc à l'intérieur et surtout une cathédrale et un cimetière où repose notamment Dvoràk. C'était bien de pouvoir se balader un peu avec eux, tranquillement. Et puis ils sont repartis, je les ai laissé à la station de taxi, après une grosse étreinte. C'était triste, mais c'est la vie et dès aujourd'hui je dois me reconcentrer sur la fac et mes différents examens.

Sinon au chapitre des sorties, j'ai participé à la "Twin's party", où l'on devait venir en duo, avec les mêmes habits, d'où le "twin" du titre. C'était Jeudi soir, avec Gianluca on s'est accordé magnifiquement, je pense que l'on avait un des meilleurs costumes, à égalité avec Julian, Kamil, Alessandro et Ricardo qui eux s'étaient déguisés avec une photo d'un des candidats à la mairie de Prague. Enorme ! Quant à notre propre costume, il s'agit d'une idée de Gianluca qu'il a lancé comme cela et que j'ai pris au sérieux. Il a été difficile de récupérer deux trois trucs pouvant fonctionner mais finalement nous étions plutôt raccord et avons rencontré un franc succès. Je mettrai la photo en ligne lorsque je la récupérerai, et à vous  detrouver qui nous sommes. Pour l'instant je vous laisse enjoyer le costume de la bande du 2e étage.http://kent.cowblog.fr/images/757581669095136033149698854416612156640562n.jpg

Jeudi 28 octobre 2010 à 20:58

http://kent.cowblog.fr/images/DSC01926.jpgExemple de soirée dans un couloir (ici le 2e de mon building) Kamil avec le t-shirt jaune, Martina au milieu et floue,
Julian à droite avec le pull gris et Albena derrière Kamil, devant l'ordinateur.

Quelle journée étrange, de par son atmosphère dimanchesque, le calme de la ville malgré la fête nationale, la lenteur de l'horloge, la tête en vrac, le réveil difficile, tout cela réunit nous donne donc ce Didi (à vous de trouver ce que cela signifie, aucun rapport avec une mauvaise prononciation du "débarquement"). Aujourd'hui je me suis levé à une heure, dans une chambre qui n'est pas la mienne, je me suis dépêché de m'habiller, prendre mes affaires, dit au revoir à Julian et lui ai dit que j'attendais son appel. Nan mais en fait, La copine de Gianluca est là pour plusieurs jours, et histoire de leur laisser un peu d'intimité, Julian m'a proposé de dormir dans sa chambre hier soir, puisque son coloc dormait je sais pas où.

La soirée d'hier était quelque peu mouvementée. On a d'abord mangé des Hamburgers, mais des vrais (allemands) cuisinés par Julian. Ensuite on a bu un peu, histoire de changer, dans le 2e étage de mon building (je suis au 5e), histoire de faire redescendre tout ça, je suis monté dans ma chambre (haha) regarder la fin du match du PSG, ait assisté au but de Giuly contre son ancien club. (Pour une fois que c'est pas un ancien du PSG qui marque contre nous, mais l'inverse, on va pas se plaindre).  Ensuite j'ai rejoins les autres dans le 3e buildings, 6e étages, où il y avait une soirée avec pour thèmes ces putains de Hippies comme dirait Cartman. Le couloir est bondé, comme souvent, dans les soixante personnes, pas vraiment de place pour s'asseoir donc. Bon jusque là tout va bien, je suis en forme, l'alcool n'est pas trop monté, Paris a gagné, je me marre tout est réuni quoi. C'est alors que des amis me proposent de bouger dans un bar au doux nom français de "Chapeau Rouge" me demandez pas pourquoi, c'est comme à Chavenay avec le bistrot du village qui s'appelle "Chez Pierre et Marguerite", mauvais exemple les proprios s'appellent comme ça.

Tout le monde se prépare, c'est l'occasion pour moi de porter ma superbe doudoune bordeaux que j'ai acheté la semaine dernière, la classe quoi ! La troupe se forme, elle est hétéroclite, bulgares, français, allemand, polonais. On prend le tram, après trois stations, deux françaises décident de descendre pour fumer une clope, il est alors dans les 2h du matin, et les trams ne passent que toutes les demies heures la nuit, autant dire qu'on les a pas revu et qu'elles sont rentrées... On arrive au bar trente minutes plus tard, après qu'ils aient suivis mes indications, bah ouai je dois être un des seuls à avoir un bon sens de l'orientation, mine de rien je commence à bien connaître Prague après un bon mois passé ici. Chose amusante, deux autres françaises nous quittent quelques secondes après que l'on soit entré dans le club, raison invoquée? La musique est moisie. Ce qui soit dit en passant, n'est pas faux. Mais bon la Becherowska, et quelques bières me permettent de passer au delà!

On est plus que six, la sélection naturelle a donc fait son oeuvre, il ne reste plus que Julian, l'allemand, Kamil le polonais, Albena et son amie Luba (les deux bulgares) ainsi que Jean Robert et moi, les deux derniers représentants du contingent français. On danse, on fume, on boit, on fume encore puisque le premier joint n'a pas vraiment fait son effet. La nuit avance, le premier métro aussi. Avec Jr et Kamil, on décide de rentrer, non pas que je sois fatigué, mais j'ai atteint mon PNR et je ne suis pas le seul. Le Point de Non Retour c'est un concept, hérité de mon pote Charly, qui est une sorte de ligne à ne pas franchir, sous peine de sombrer dans un état pitoyable. J'ai la chance de savoir quand il faut s'arrêter, bien qu'il me soit arriver quelque fois de passer outre, à mes risques et périls. Mais hier j'ai su garder le cap, je n'ai pas fumer le dernier joint, celui qui m'aurait fait décoller vers une planète trop éloigné pour espérer un retour à Hostivar sans dommage.

En rentrant on s'arrête à Mustek pour se manger un Mc do à 4h30, j'ai encore le ticket, et puis on prend un des premiers métro. Chose amusante, je crois qu'on est tous synchro, JR et Kamil sont aussi dans la pleine force du PNR, le voyage est donc silencieux, ponctué seulement de quelques réflexions quant à notre état avancé d'ivresse/défonce. C'est sur que ce n'est pas très glamour de le raconter comme cela, j'ajouterai même qu'il y a une pointe d'immaturité la dedans, mais bon je me suis engagé à raconter ce qui se passe ici, autant le faire à fond ou presque. Une fois arrivé à Skalka, on attend le bus une dizaine de minute, puis on rentre à Hostivar vers les cinq heure et demie. Je souhaite bonne chance à JR pour sa valise. En effet, il doit la préparer et repartir dans le centre afin de prendre un train pour Budapest, à sept heure trente-neuf... du matin. J'investis la chambre de Julian, me fout en caleçon et me pose dans le lit de son colloc, après avoir installé les enceintes, et m'endors bercé par Arcade Fire.

Résultat? Sans avoir de gueule de bois, je dois admettre qu'aujourd'hui j'étais claqué/apathique/grosse loque ! Malgré cela, je me suis motivé pour accompagné Norma, Mathias, Gianluca et sa copine à une exposition d'art contemporain : De Monet à Warhol ! La grosse arnaque, il n'y avait qu'une toile de chacun des peintres, le reste c'était du Kirchner, Dubuffet, Giacommetti(qui a fait quoi à part la même statue dérivée dix milles fois?), Klein et d'autre dont je n'ai pas envie de retenir le nom. Bref, à part le quartier qui est sympa, le musée et l'expo en elle même n'est que l'accouchement d'une souris.

Bon allez, je retourne comater !

Mardi 26 octobre 2010 à 14:20

Bon quinze jours pour écrire un nouvel article, on sent que la nonchalance et autre fainéantise recommence à prendre le pas sur mon envie brulante de vous faire partager mes aventures toujours extraordinaires dans cette magnifique vile qu'est Prague... (Laissez moi reprendre mon souffle après ce monument de littérature qu'est cette dernière phrase) Bref, j'étais en mode gros branleur quoi, ce que je suis toujours soit dit en passant, je viens de me lever, j'ai cours dans deux heures, mon seul cours de la journée, ensuite je retourne ici, joue au échec, peut être à Pes, puis je vais faire la fête avec les autres. Le reste? je ne m'en souviens pas encore.

Plus sérieusement, je me suis rendu compte qu'il est extrêmement difficile de raconter tout ce qui se passe ici, parce qu'il y a trop de chose à dire. Non pas qu'il m'arrive tous les jours des choses incroyables, bien au contraire, simplement c'est une nouvelle vie, ce qui inclus, surtout pour moi, énormément de changements au quotidien. Je n'ai pas l'habitude de partager ma chambre avec quelqu'un, je n'ai pas l'habitude de cuisiner tous les jours, je n'ai pas l'habitude de faire ma lessive aussi souvent, je n'ai pas l'habitude de vivre dans un immeuble, je n'ai pas l'habitude de sortir autant, je n'ai pas l'habitude de sympathiser aussi vite, récupérer des numéros de téléphones aussi, soyons honnête. Je pense que je vais être un peu honnête sur ce blog, juste ce qu'il faut de voyeurisme.

Je vais d'ailleurs commencer par les numéros que j'ai récupéré en premier, celui de Marine tout d'abord. Alors Marine c'est un peu compliqué, nan je déconne. C'est ma voisine, c'est avec grâce à elle que je suis sorti le premier soir, lors de mon arrivée à Hostivar. On avait un peu sympathisé lorsque l'on attendait.... à la réception -je vois que certains suivent- avant l'attribution de nos chambres. Le premier soir, on est donc allé en ville retrouver un de ces potes qu'elle avait rencontré dans l'auberge de jeunesse qu'elle fréquentait avant d'arriver à Hostivar. Bref soirée, sympa, ça permet de faire connaissance, elle vient de Grenoble, ici pour six mois, 4e année de médecine, en couple depuis 3/4 ans je me souviens pas, avec un mec qui fait de l'escalade, normal c'est Grenoble c'est les Pyrénées !

On est allé dans une boite ce soir là, dans une église. "Si si ma Gueule" comme dirait Michaux, lui il aurait kiffé ! Danser dans un endroit sacrée sur de la musique impure, il aurait bien aimé bafouer les saints sacrements de l'église, en bon communiste qu'il est  ! Bref, en ce qui concerne la musique c'est vraiment de la merde, de la musique de boite, en plus la boite est super chère (2euros l'entrée après 23h et 4 euros le verre, une fortune ici ! Nan je déconne, mais ça reste plus élevé qu'ailleurs). J'y suis retourné une autre fois pour une soirée Erasmus et désormais cet endroit a un côté sentimental, même si c'était sur du Bon Jovi, c'était sympa.

Bref, en rentrant de cette boite, la première fois, vers les minuits une heure (oui à cette époque on avait peur que les portes se ferment avant une certaine heure, Marine's Idea, depuis on sait que c'est ouvert comme une station service de l'autoroute A6), j'ai rencontré Jean-Luc ! Et là le coup de foudre, on a décidé d'emménager directement ensemble, le soir même. Pierre ne m'en veut pas, mais il me rapproche de mes racines, il est italien. D'ailleurs son prénom c'est pas Jean-Luc, mais Gianluca, ce qui est tout de suite plus classe vous en conviendrez, normal c'est un prénom italien. Vous l'aurez compris, il s'agit en réalité de mon colocataire, mon roommate comme on dit ici. Chose assez marrante, le jour où nous sommes arrivés, nous n'avons fait que nous manqués dans l'appart, et c'est en rentrant le soir que Marine me l'a montré, discutant avec un autre de nos voisins, Pete (de son vrai nom Panayotis) Chypriote de son état. J'ai de la chance d'être tombé sur Gianluca, il est cool, marrant, fait un peu les mêmes blagues que Martin (Oui il connait le : Non merci j'essaie d'arrêter !) en plus il a vu quelques épisodes de Cowboy Bebop, il a aimé les épisodes de Spaced, ainsi que Shaun of the Dead et Hot Fuzz, et maintenant je peux faire des références à ces films/séries sans passer pour un blédard, et ça je kiff !

J'étais sensé écrire un petit truc, je vois que je me suis égaré, tant mieux, ça vous fera les pieds. Plus d'informations et d'actions dans le prochain épisode de Scott Pilgrim vs Hostivar !

PS : j'ai récupéré tout plein de photos, pour parler comme les vieux gagas, donc j'en fais profiter, moi je suis comme ça, grand seigneur, toujours disponible pour ses potes, j'ai pas facebook, je résiste !

http://kent.cowblog.fr/images/DSC01636.jpg
Enième Welcome Party, après l'opéra, c'est pour cela que je suis en chemise et cravate. Gianluca à gauche et Friedrick à droite.

http://kent.cowblog.fr/images/DSC01949.jpg
Gianluca pour la soirée 80's. J'avais une photo bien plus marrante, mais elle ne veut pas s'afficher là, il ne paie rien pour attendre. Ah et il est en couple depuis 3/4 ans donc bon hein voilà quoi !

Bon j'arrive pas à mettre de photo de Marine, ça sera pour plus tard, avec une sélection des meilleurs. Tcho.

Lundi 11 octobre 2010 à 1:41

http://kent.cowblog.fr/images/hostivar.jpg
   Bon je préfère le dire d'emblée, je n'ai rien contre l'administration en générale, contre les fonctionnaires en particuliers et j'essaie tant bien que mal de ne parler que de ce que je connais. Bien évidemment je ne suis pas l'homme le plus objectif du monde et j'ai souvent tendance à me fixer un avis plutôt rapidement. Néanmoins j'arrive, parfois, à me remettre en question et à modifier mon avis en fonction des circonstances. Autant vous le dire tout de suite, rien n'a été modifié pour l'instant. Sur qui/quoi me direz vous?

  Mais par le personnel d'Hostivar bien entendu, de ce fameux dortoir où je passe l'essentiel de mon temps, lorsque je ne suis pas à la fac, sur un terrain de foot ou alors dans un bar à boire une bière. Nous en étions donc à mon arrivée ici, mes quelques doutes, et surtout ceux du chauffeur. Après une première erreur de bâtiment, j'arrivais à dénicher l'élu. Pour faire simple, ça ne m'étonnerait pas que le bâtiment soit daté de la période communiste ou du moins qu'il en soit fortement inspiré. Il me rappelle beaucoup celui de l'ambassade de Russie à Paris, j'avais eu la chance d'y pénétrer et de constater la froideur et des installations et du personnel. Bien pire qu'ici, ce qui fait donc un point positif dans l'escarcelle du « Dormitory ».

  Pourquoi donc un tel déchainement de haine contre de simples fonctionnaires de l'administration de l'Université Karlova? Pour un paquet de raisons... La première c'est qu'ils sont lents, mais lents. On le sent que ça les fait profondément chier d'être là et qu'il y a une certaine satisfaction à se venger sur « ces petits cons d'étudiants qui viennent nous faire emmerder toute la journée ». En générale il faut attendre plus ou moins une heure lorsque l'on arrive, non pas qu'ils soient débordés ou pas équipés, non c'est juste qu'ils n'en ont rien à foutre. Ensuite première incohérence tu ne reçois pas de draps pour ton lit. Tu dois attendre que le bureau soit ouvert. Le problème étant que je suis arrivé un vendredi après midi et que le bureau était alors fermé, pour le weekend...(À l'heure où j'écris ces lignes je n'ai toujours pas de draps, j'ai préféré en acheté au super marché et je ne vous parle pas du matelas « sofa » et de l'oreiller qui ne sert à rien...)

  Bref, on critique souvent l'administration en France et son incompétence. Je ne vais parler que de ce que je sais, mais à la Fac de Nanterre je trouve que l'on était plutôt bien lotît. Alors bien sur il y en a toujours pour se plaindre de l'heure d'ouverture des bureaux, de la disponibilité des responsables etc. Et c'est vrai, je suis tombé sur des vrais cas sociaux lors de mon long combat pour partir en Erasmus, j'ai même vu se dérouler sous mes yeux une des célèbres scènes de l'Auberge Espagnole (tournée dans les locaux Erasmus de Nanterre) où tel un Romain Duris un des élèves ne comprenait pas que l'on ait pu perdre son dossier à seulement quelques semaines de son départ. Mais d'un autre côté quand je vois l'efficacité de certaines secrétaires dans les UFR d'Humanités ou d'Histoire par exemple, je ne peux que les remercier. (SISI Chantal, à jamais dans nos coeurs).

  Toute cette digression pour vous dire une chose ; vous n'avez rien vu tant que vous n'avez pas tenté d'obtenir internet dans votre chambre à Hostivàr. Il faut que vous alliez à un immeuble dans Prague pour faire signer un premier papier, ensuite on vous conduit dans un bâtiment situé à l'autre bout de la ville pour attendre une heure et demie votre carte d'étudiant. Puis rincé par cette expérience vous rentrez au campus le sourire au lèvre et l'espoir en bandoulière, -enfin!- vous allez pouvoir toucher du doigt le monde extérieur par l'intermédiaire d'internet.

  Oui mais en fait non... Vous devez d'abord allez montrer votre nouvelle carte à l'accueil, là où il faut attendre une semaine pour un drap. Mais vous devez surtout arriver au bon moment ! Parce qu'ici les horaires ça ne rigole pas, on bosse en moyenne quatre à cinq heures par jours (et encore), avec une bonne pause au milieu et si vous avez le malheur d'arriver trop tard et bien vous faites la queue pour rien... Enfin, lorsqu'après une semaine de sitting devant le bureau vous réussissez à montrer votre carte, l'interlocuteur la prend, la manipule cinq secondes et vous la rend avec son plus beau... « non sourire?» en fait, à tel point que j'ai été surpris qu'un truc aussi con prenne autant de temps et nécessite l'ouverture spécifique de l'accueil administratif. (Parce que y a aussi un concierge et pour le coup il est super cool).

  Là lessivé vous vous dites : « Et bien c'est la fin, quel combat! » Que nenni brave demoiselle, il faut encore attendre 24h avant la validation par je ne sais quelle connerie de serveur l'état de la connexion dans ta chambre. Last but not Least, il vaut mieux avoir un cable ethernet, sinon tu es purement et simplement baisé, puisque le wifi ne marche que dans le hall de la réception. En tout et pour tout il m'aura fallu attendre une semaine pour avoir internet entre le moment où je suis arrivé (Vendredi 17 septembre) et celui où j'ai obtenu internet (Vendredi 24) et puis d'autre trucs aussi, mais je ne peux pas vous en parler tout de suite.

  Dans le prochain épisode peut être un des trucs les plus importants, les gens que j'ai rencontré, mon « roomates », mes neighboors et puis les potes que j'ai pu me faire ici.

  Ps: Si j'écris un article aussi tard c'est pour une raison assez simple ; c'est la première fois, depuis que je suis ici que je ne sors pas ou ne fais rien de ma soirée. La faute à une putain fièvre qui m'a clouée au lit toute la journée, avec les hallucinations et toute la clic auquel je suis habitué.

 
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