Aujourd'hui la France vient une fois de plus de se ridiculiser devant le monde. Non ces termes ne sont pas "forts", ils ne le sont même pas assez d'ailleurs ! Comment peut on refuser de se déplacer pour une chose aussi importante qu'une élection? Faut-il attendre, comme en 2002, que les partis minoritaires et extrémistes comptent sur leurs électorats toujours motivés, pour se sortir les doigts du cul et pondre une putain d'enveloppe dans une putain d'urne. Qui y a t'il de si dur dans le fait de donner une opinion, son opinion qui plus est, pour que soixante pour cents des électeurs refusent de voter... Je ne comprends pas, et ne comprendrai sans doute jamais, la France et ses français. Cette patrie si fière d'elle même et de son histoire et qui, parallèlement, ne daigne même pas avancer. À la manière d'un écrivain dépourvu d'inspiration, elle ne fait que tourner des pages blanches.
Jamais ô grand jamais je n'encenserai les listes qui se sont présentés aujourd'hui devant vous en ce dimanche, mais l'Europe, elle, mérite plus de respect et d'implication. Cette union est capitale, elle nous permet d'exister aux yeux du monde, elle nous permet de faire entendre notre voix aux confins du Darfour ou de la Russie. Elle représente un idéal, de communion, de partage, d'entente des peuples, elle a permit d'éviter des combats, des morts, elle a permit à l'Europe de devenir une puissance économique, de rivaliser avec les autres forces en présence, elle a permit de résoudre des conflits au sein même de son territoire (Le Kosovo). Bien évidemment il y a eu des échecs, et il y en aura toujours, mais cette union nous a fortifié. Il est si facile de la renier, de lui faire porter tous ces maux dont on ne veut pas croire qu'ils nous sont imputables. Imputables parce que la démocratie fait participer tous les citoyens, que c'est à eux de décider qui doit prendre le pouvoir et qui ne le doit pas. Comment alors reprocher à une majorité, que l'on repousse, des décisions que l'on a nous même aidé à mettre en place. En refusant de voter, en refusant de réfléchir, en se disant qu'un tennis ou un déjeuné étaient plus important qu'une assemblée sensée nous représenter, nous décrédibilisons le résultat d'une longue lutte ; des personnes se sont battus pour que l'on puisse donner notre avis, le faire partager et ainsi essayer de modeler un monde qui nous convienne. Au lieu de cela nombre d'entre vous se sont cachés derrière le masque de l'indifférence, le ridicule de nos politiques et de leur débat.
Pourtant derrière ces politiques, derrière ces hommes, il y a des idées. Et ces idées doivent vous toucher, ne serai-ce qu'un peu ; parce qu'elles englobent la majorité des voies possibles à emprunter. Certes les débats ont été puériles, certes il y a eu des dérapages, mais si ces dérapages ont eu lieu, c'est bien parce qu'ils sont en vu d'une élection qui, il y a 100 ans, n'aurait pas été possible. Nous n'avons aucun respect pour l'histoire, pour ceux qui l'ont fait. Nous ne pensons toujours qu'à notre petit confort, qu'à ce que l'on peut faire pour nous et nous pour notre communauté, nos frères. Je me fiche des idéalismes, je n'y crois pas, je rigole de l'écologie ou du communisme, parce que ces valeurs sont utopiques ou erronées, c'est selon. Mais il y a plus que cela, il y un combat contre des extrémistes qui eux ne se démobilisent pas, se renforcent même avec nos défaites. Nous avons la chance incroyable de ne pas vivre sous une dictature, de pouvoir s'exprimer, de (même petit à petit) faire évoluer les choses dans le sens que l'on estime juste. Et que voit-on partout ? Dénigrement et nonchalance. La médiocrité de ceux qui nous représente n'est pas que leur faute, comme l'état dans lequel se trouve la France aujourd'hui, ainsi que l'Europe. On peut s'en féliciter, parce qu'elle représente une vision du monde que je respecte, bien qu'elle ne me soit pas commune. Mais on peut aussi s'en attrister, parce qu'elle résulte d'une erreur d'un grand nombre d'entre nous.
Je n'éprouve pas un amour irraisonné pour le système démocratique, mais c'est le moins "mauvais", parce qu'il permet d'avoir une certaine légitimité que d'autres régimes n'ont obtenue qu'avec les armes ou la crainte. Lorsque soixante pour cent de mes concitoyens refusent de se déplacer pour une élection aussi importante que les européennes, je ne peux que maudire leur aveuglement et leur égoïsme. On croit se dédouaner de tous ceux qui arrivent, mais c'est tout l'inverse qui se produit, nous ne faisons que contribuer à cette faillite qui est collective ! Ne l'oublions jamais...