[Une AG c'est l'orgie et rien que ça ; c'est nul !]
Les étudiants de ma Fac sont des étudiants amusants. En personne consciencieuse que je suis, en profond démocrate que j'aspire à être, il était de mon devoir d'assister à l'AG organisée par les principaux syndicats de gauche et d'extrême gauche du campus. C'est à dire une sorte de débat pour savoir si oui ou non Paris X (Nanterre) devait rejoindre la grogne anti Pécresse. Comme vous le savez déjà, une loi a été passé pendant que tous les étudiants se doraient la pilule au soleil (c'est à dire en Juillet) pour accorder plus de "liberté" aux directeurs de ces établissements et mettre un peu plus l'enseignement supérieur en contact avec les entreprises. Ce qui est en soit tout à fait louable, sur le papier du moins.
Outre le fait donc, que la loi soit votée en catimini au début des vacances, après tout c'est fourbe mais de bonne guerre. Le problème se pose bien plus dans les contours que dessinent les différentes propositions parlementaires. À savoir que par son effacement dans le financement, l'état laisse une plus grande place aux entreprises privées qui vont, et c'est tout naturel, ne financer que les secteurs qui les intéressent. Le droit, l'économie etc... On peut donc en déduire que de nombreux étudiants [dont je fais parti] vont se retrouver avec des conditions plutôt déplorables, faute de moyens, dans des filières littéraires qui n'apportent pragmatiquement rien au monde du travail.
Je pense très sincèrement, qu'il faut au delà de la simple considération partisane, prendre en compte le fait que l'université est loin d'être à la hauteur en France, beaucoup de fac tombent littéralement en ruine. L'exemple de celle de Nanterre étant apparemment assez criant, puisqu'il y aurait des rats dans les amphis de droit. Simplement, le deuxième problème, et il est de taille, que pose ces propositions, et qui cette fois s'applique à tous les étudiants, c'est celui des coûts d'inscriptions qui vont considérablement augmenter. En effet, l'état s'enlevant progressivement du capital universitaire, ces dernières seront dans l'obligation de faire monter les prix. Une conséquence simple en découle : Ceux qui n'en ont pas les moyens ne pourront pas suivre.
Jusque là on ne peut pas réellement me contredire puisqu'il n'y a pas d'autre alternative possible aux universitaires. Maintenant, il faut voir plus loin que le simple malaise qu'engendrent ces propositions. Dans le même sens, il est déraisonnable de nier la baisse de niveau, du moins dans les classements européens, des facs françaises et qu'il est urgent de réagir. Ces lois ont le mérite de poser les bonnes questions tout en, selon moi, apportant les mauvaises réponses. En contre partie, je dois vous avouer que pour le moment, je n'ai entendu aucune proposition alternative qui soit constructive autre que : "Il n'y a que par la lutte que l'on obtient des avancés sociales et que l'on protège ses acquis."
Mon AG a voté le blocus, mais je ne vois pas en quoi empêcher des étudiants de travailler pendant plusieurs semaines nous permettra d'obtenir ce que nous voulons, surtout que nous n'avons pas à proprement parlé de solution au problème. Je n'aime pas non plus ce retour au contestation de la démocratie qui vise à dire que lorsque l'on est pas content il faut tout faire péter, comme si aucune élections n'avaient eu lieu. La contestation est plus qu'un droit, c'est un devoir. Mais celui-ci n'est pas à mettre en place n'importe comment et pour n'importe quoi. Je ne suis pas d'accord avec les syndicats, ni avec le gouvernement. Je ne sais même pas si je suis d'accord avec moi même...
Je suis une L et les S qui se croient supèrieurs je les emmerde! ^^